jeudi 22 novembre 2007

Robert Redford et les transports en commun



Nous n'avons plus le monopole de la flemme. Tenez, voici un joli trio d'acteurs américains touchés par la grêve des transports. Si si, regardez bien l'affiche. N'ont-ils pas des airs de traumatisés du métro, des visages comme bloqués entre deux portes? Leurs regards angoissés ne vous demandent-ils pas un peu de place dans cette galère, avant que ne retentisse le signal strident de l'implacable départ?



Fonctionnaire pour fonctionnaire, Robert Redford est à la fois le vieux cheminot du film "politique" et le petit prof du parti démocrate. Ce qu'il aime, le vieux beau - désormais plus vieux que beau, il faut l'avouer -, c'est l'engagement. L'engagement soft, bien sûr, l'engagement on the rock. Celui par exemple de miser tranquillement sur le capital-détestation de Tom Cruise pour en faire un Républicain, sur les timides gémissements de Meryl Streep pour en faire une journaliste consciencieuse et sur sa tête-de-mort de blond pour jouer au vieux sage. Ah oui, il y a aussi les deux soldats immigrés dans leur Afganistan de studio - qui se sont engagés littéralement: dans l'armée, les cons.



Les grévistes croient toujours nous apprendre ce qu'est l'engagement. Le geste militant de Robert fut, en vertu de cette règle, d'arrêter son film au milieu. Quel flemmard ce Bébert! Il nous fait le coup du silence éloquent pour ne pas se fatiguer à parler. Mais l'abîme de perplexité dans lequel tu crois nous avoir plongés, c'est un abîme d'ennui profond! On s'emmerde déjà assez dans le métro pour ne pas aller en plus s'embarquer dans le train-train de ta bonne conscience! Allez, à la retraite anticipée le Robert.

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